L'homme qui a failli tuer Hitler
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Dès le lendemain de l'attentat, Hitler profite de l'opportunité pour attiser la haine de ses compatriotes à l'encontre des Anglais et des juifs. Le chef nazi exige de savoir qui est ce type qui a nourri le dessein de le supprimer. Il demande à Reinhard Heydrich, le chef de la Sécurité, d'user de tous les moyens pour amener ce criminel à cracher Le morceau. Hypnotisez-le, droguez-le... Je veux connaître l'identité des instigateurs». Ni lui, ni les cercles de la Résistance ne croient à l'initiative d'un comploteur solitaire. Pourtant les SS, qui interrogent Elser à Berlin, après son transfert de Munich, doivent se rendre à l'évidence lorsqu'il reconstitue, sans croquis, le modèle de sa bombe. Il revendique la responsabilité de l'attentat, précise qu'il souhaitait s'implanter en Suisse; mais qu'il désirait, au préalable, fournir des détails précis sur son engin dans le but d'éviter la rafle d'innocents. Enfin, pour prévenir une extradition éventuelle, il avait emporté de la documentation relative à la confection de munitions ainsi que des informations sur des usines d'armement qu'il aurait remis aux services de renseignement suisses. Interné au camp de Sachsenhausen,
Elser subit la terreur de ses geôliers. Ils veulent lui faire endosser, après l'avènement du Reich de mille ans, le rôle de témoin principal dans un simulacre de procès au cours duquel les nazis confondraient Churchill... Mais c'est l'inverse qui se produit. Après l'été 1944, lorsque les dirigeants du Reich sentent la défaite proche, Himmler, le ministre de l'Intérieur, ordonne l'exécution d'Elser le 9 avril 1945 à Dachau.

Après les accords de Munich, du 30 septembre 1938, il a décidé de s'engager par la force contre le régime. L'électeur communiste, le cotisant du syndicat des travailleurs du bois, s'attire même la méfiance de ses camarades de l'Union des combattants du Front rouge, car il prône la lutte ouverte. Il se fait alors embaucher dans une carrière, où il acquiert des connaissances en matière de dynamitage et en profite pour dérober des cartouches et des détonateurs. Après s'être volontairement blessé à une jambe avec une grosse pierre, Johann-Georg Elser met son congé de maladie à profit pour effectuer des tests dans Le verger parental.
Le 5 août 1939, il déménage à Munich. Là, il assemble avec minutie un boîtier tapissé de liège et y loge deux montres destinées au déclenchement de trois boulons qui frapperont simultanément trois capsules bourrées de poudre. Durant trente-cinq nuits, il parvient à se laisser enfermer dans le Bürgerbrâukeller, et il creuse une cavité dans un pilier placé près de la tribune où l'orateur honni haranguera son auditoire. Le 8 novembre 1939, vers 20h 45, deux brigadiers allemands, le soupçonnant de désertion, l'interpellent à Constance, à 300 mètres de la frontière helvétique. Les deux policiers le placent en détention avant de le transférer vers Munich. Au même moment, à Munich, Hitler s'adresse à quelque 3 000 fanatiques. L'allocution ne dure que 50 au lieu des 90 minutes prévues. Le despote est pressé. D'autres tâches t'appellent à Berlin. De surcroît, le retour sur Berlin par avion est impossible à cause d'un épais brouillard et le trajet doit se faire par train spécial. Hitler et ses lieutenants quittent les lieux à 21h 07. À 21h 20, une déflagration secoue la grande salle. Maria Henle, une des serveuses, de même que sept membres du parti périssent sur le coup. Soixante-trois autres clients sont blessés, l'un d'eux succombera quelques jours plus tard.

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